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lundi 20 juillet 2020

Mélancolie

  En errant, flânant sur Youtube
je suis tombé sur cette chanson : "Melancholy Man" des Moody Blues. Pour ceux qui connaissent ou pas.
https://www.youtube.com/watch?v=FPqXQkyz6RM&list=RDFPqXQkyz6RM

Une espèce de mélancolie m'enlace, m’envahit. Je me souviens des moments de spleen et cette chanson reflète bien ces instants.

Je fais partie de cette génération. Je passais mon temps libre à écouter ces gens : Led Zeppelin, Uriah Heep,  Who, CCR, CSN&Y, Pink Floyd et plein d'autres.
Bien sûr, beaucoup sont retraités, bien que Mick Jagger et les Rolling Stones roulent toujours, pour ne pas amasser mousse.  Les groupes ont bien traversé ces temps apparemment, on peut en voir pas mal encore sur Youtube. Ceux cités plus haut dont j’ai encore les LP’s J'étais jeune à l'époque et je me suis formé avec leur musique, leurs envolées de guitare, leurs gesticulations sur scène, ils étaient libres, cassant le carcan qu’on faisait porter aux jeunes.

Un monde créatif et décalé, à la croisée des chemins, un monde charnière entre le temps de la guerre et celui d'un capitalisme pur et dur.

Que sont devenus ces gens pleins de rêves, pleins d'utopie? Ces gens de Woodstock, de l'ile de Wight.  Ces jeunes avec des fleurs dans les cheveux, révolution pacifique, changement de monde. Ces jeunes qui manifestaient contre la guerre du Vietnam, guerre créée de toutes pièces par les Etats-Unis.

Un monde plein d'espoir!

Les spectateurs des énormes festivals des années 60/70, eux, ont plié bagages et sont rentrés dans le monde qu'on leur dessinait, leur destinait. Ils sont rentrés dans le rang.

Peut-on les imaginer ouvriers, banquiers, traders, chefs d'entreprise maintenant?
Est-ce eux qui ont fait le monde dans lequel je vis là?

Il y a en a beaucoup qui sont devenus junkie aussi. Un écrivain dans un livre émettait l’hypothèse que la CIA, voyant ce mouvement de pacifistes s'étendre, aurait "arrosé" le pays de LSD pour les transformer en loque. Ouais, je sais, théorie du complot mais ils ont fait bien pire que ça; alors...
Dire que c'est la théorie du complot est une parade pour ne pas avoir à argumenter du contraire.

Maintenant ils élisent Trump et portent des armes à feu.
Ils se bourrent de Mac Do et deviennent obèses.
Ils ont envoyés leurs enfants à la guerre en Irak et en Afghanistan. Le "Peace and Love" d'hier est devenu "War and Hate". Le capitalisme a tout récupéré.

Mélancolie ou plutôt nostalgie, la mélancolie est définie comme une maladie. En cette période de confinement , de guerre et restriction la nostalgie peut nous habiter quelque fois.

Voilà ce matin j'étais mélancolique, nostalgique en faisant ce voyage dans les années 60 début 70 sur le net avec le Moody Blues.

lundi 20 janvier 2020

Le Blues

  Assis au comptoir, devant mon verre, j’écoute le blues sur l’écran. Le barman est fan, la sono est bonne.

La guitare pleure ses riffs, elle laisse éclater sa douleur. Le chanteur enchaine et suinte sa mélodie.
L’instant est triste mais poignant, magique. On laisse une mélancolie  nous sortir des tripes. Une mélancolie optimiste dans le sens où elle va chercher au plus profond de nous même, jusqu’à devenir jouissance.

Le chanteur* enchaine sur un solo, grimaçant sur  chaque accord prolongé, vivant sa musique, son instrument n’est que partie de son corps. On s’envole transporté  par ses rythmes.

Je ne connais pas ce type qui chante au Royal Albert Hall, quelle maitrise. Il a 3 cuivres avec lui, deux batteurs, 3 choristes, un clavier, lui, sa guitare et sa voix. Tout cela est bien huilé. Youtube nous permet d’assister au concert. Les spectateurs, anglais, sont assis bien sagement dans leur fauteuil.

A coté de moi une fille, sacrément roulée, se trémousse en communion avec l’artiste, je me pense « quelle aura ces chanteurs ! Ils tiennent en haleine des milliers de gens en font rêver plus encore ! ».
Ma voisine m’ignore, elle est scotchée à l’écran. « Il faut que je me mette à la guitare y a pas moyen ! » Mais la communion est là et la jeune femme s’approche de moi en reculant pour venir se frotter doucement ; je soupire d’aisance essayant de capter ce moment que je sais furtif.

Les habitués sont silencieux, vivant l’instant. Un frisson passe dans la salle venant lier d’une même émotion toute l'assistance. Il n’y a que la musique, enfin l’art, pour arriver à cette communion.

Le type sur scène est en transe, sa veste de costume est trempée, sa rage toujours intacte, Après chaque solo il se rapproche du micro, arc-boutant ses épaules et donnant des coup de tête au  rythme de la batterie; tel un type possédé.

Le blues chante et pleure la vie.

*Joe Bonamassa - "Happier Times" - Live From The Royal Albert Hall


lundi 19 août 2019

Rock'n'Road

  La voiture roulait sur le  la voie rapide d’Angers.
A l’intérieur nous étions serrés, six ou sept, il n’y avait que moi qui avais une voiture.
Le lecteur de cassette distillait la voix envoutante de Stevie Nicks de Fleetwod Mac chantant «Storms ».
Filant au cœur de la nuit nous étions en communion, personne ne disait mot, voulant saisir cet instant de magie pour le stocker à jamais dans sa mémoire. Stevie pleure son amour disparu, mais peu importe les paroles, reste cette voix qui nous prend tous et nous emporte. Le moment est magique, on souhaiterait qu’il continue, quitte à refaire le tour de la ville.

La musique a ce pouvoir de marquer les instants de la vie et à jamais, enfin pour moi, à l’écoute, se rappeler exactement un instant. C’est un film qui se déroule pendant que la chanson s’écoule.
Bien sûr pour moi ce sont surtout les groupes américains et anglais des années 60/70.

Cette fille que j’ai prise en stop pour faire une cinquantaine de km. Après les présentations d’usage, voyant la discussion tourner court, j’ai mis une cassette de Crosby, Still, Nash & Young. La lune brillait sur la route, nous descendions des lacets; l’astre, à travers les arbres, jouait sur nous des ombres chinoises. La nuit était calme nous enveloppant de son manteau à notre passage. Nous étions silencieux et les voix en cœur du groupe collaient exactement à l’instant, nous transportant dans nos rêves.

A l’arrivée la fille m’a juste dit « merci pour cet instant magique ».Je n’ai jamais revu cette personne mais à chaque fois que je mets CSNY je m’en souviens. Peut être que cette fille ressent la même chose après des années.

Nous roulions sur la route des vacances, la cassette nous inondait d'envolées de guitare d'Uriah Heep. La Simca 1100 blanche filait sa route. Derrière trois copains, copines silencieux; à mes côtés, toi. Nous étions en symbiose tous les cinq. La musique, le soleil, la route ; au loin la mer et l’horizon de liberté. Tout était possible en cet instant.

La musique m’a toujours habité, et plus encore dans les moments difficiles.

Alors! Nous polluerons ailleurs

 Le fleuve charrie des mousses blanches ; un petit garçon se baigne en jouant avec la matière volatile ; plus loin un bœuf se désaltère dans...